Je pense que l’intégrale de Gauss mérite bien un article: redoutable et pleine de mystères, elle ne cessera jamais d’émerveiller les meilleurs mathématiciens. En plus, c’est cette intégrale qui nous permet de calculer la valeur de .
Bon allons-y! On doit d’abord savoir ce que c’est exactement l’intégral de Gauss. Eh bah c’est ça:
Il est d’abord important de savoir que cette intégrale est non-élémentaire, ce qui veut dire que sa primitive ne peut pas être exprimée en terme de fonctions élémentaires (qui sont composées d’un nombre fini de fonctions trigonométriques, exponentielles, logarithmiques, et constantes). Tout cela pour dire qu’il va falloir faire preuve d’un peu de créativité si l’on veut y parvenir a bout.
Tout d’abord commençons par créer une équation qui va nous permettre de faire quelques manipulations intéressantes. On va mettre l’intégrale égale à .
Et si on élevait chaque coté de l’équation à la puissance deux?
Je sais que pour l’instant, ça a l’air de s’être empiré mais vous verrez que cet étape va nous permettre d’évaluer cette intégrale.
Dans une des intégrales, on peut remplacer le et le par et sans que ceci ne change rien.
Ensuite, comme l’intégrale de droite est une constante–dont on ne connait pas la valeur–on peut la déplacer comme ceci:
En utilisant le théorème de Fubini,
Donc, on a maintenant affaire a une double intégrale. Par contre, il est toujours impossible de l’évaluer si on s’obstine a à utiliser les coordonnées cartésiennes. Ce qui veut dire qu’on va devoir effectuer un changement de variables. En l’occurrence, on devrait sans doute passer aux coordonnées polaires. Voici les substitutions qu’on utilisera:
Et dernièrement, avec l’aide de la matrice Jacobienne,
il fait maintenant convertir la région d’intégration en coordonnés polaires. Notre région est tout l’espace . En coordonnées polaires, ça veut dire que notre rayon s’étend de 0 à l’infini, et notre angle, do 0 à . On est maintenant prêt à changer de variables:
La première intégrale est d’une simplicité merveilleuse:
Quant à la seconde, elle demande just un peu plus d’effort—mais pas tant que ça.
On y est presque! Nous, ce qu’on veut c’est , pas . Il nous reste plus qu’a prendre la racine carrée des deux cotés: